Sur le terre-plein central, face à l'église de la Trinité, un kiosque a surgi en plein confinement. Ici, on ne vend pas de journaux mais des fleurs avec un fort engagement écologique et solidaire.
Un kiosque de fleurs locales et de saison. Ici, on ne vend pas de roses pour la Saint-Valentin.
Quitterie Fernandes, la responsable du kiosque à fleurs du Pain & des Roses, déboule de Rungis. À l’intérieur de son utilitaire, des brassées de fleurs fraîches. « Que de la fleur française et de saison souligne la jeune femme. En ce moment, nous avons des renoncules, des oeillets et autres giroflées.» Pour la rose, il faudra patienter : « Nous la vendrons cet été, pas avant. Elle viendra de chez Karine Venet, productrice en Ile-de-France. Toutes nos fleurs séchées sont produites par Joséphine Mullet qui travaille dans l’Oise. » Quant à l’exquise pivoine, incontestablement la vedette du printemps, elle est attendue fin avril début mai. Un circuit court, raisonné et de saison qui bouscule les habitudes.
Teresa a trouvé un emploi après avoir suivi la formation de fleuriste chez du Pain & des Roses
« Pour la Saint-Valentin nous avions des hommes un peu désarçonnés lorsque nous leur proposions de la tulipe se souvient amusée Anaïs. Mais une fois que l’on explique nos valeurs, la clientèle adhère au projet. » À 27 ans, la jeune femme est en reconversion professionnelle. Partie s’exiler à Londres et travailler dans la médiation culturelle, la crise du Covid fut le déclic : « Les musées étaient fermés. J’ai décidé de revenir et commencer une formation courte dans un métier manuel. » Elle est aujourd’hui en apprentissage avec un objectif : obtenir son CAP de fleuriste en juin.
Des fleurs françaises, de saison à des prix raisonnables
À l’intérieur du kiosque à fleurs, Teresa, originaire de l’Équateur termine un bouquet. Arrivée en France en 1999, elle obtient sa carte de séjour au bout de deux ans et enchaîne les petits boulots. En 2018, elle se retrouve les mains dans la terre chez Fleurs d’Halage sur l’île-Saint-Denis. C’est une révélation : « J’ai su que je voulais devenir fleuriste. » En juillet 2020, Teresa intègre du Pain & des Roses : « J’apprécie l’ambiance, la solidarité au sein de l’équipe. Le travail des fleurs m’apporte de la joie et me permet d’être créative. » Une solidarité inscrite dans les gènes de l’association qui permet aux femmes éloignées de l’emploi de se former afin de retrouver confiance en elles en acquérant de nouvelles compétences. Respectueux de la terre et des humains, du Pain & des Roses a tout bon !
Frédérique Chapuis
Le kiosque à fleurs du Pain & des Roses
Place d’Estienne d’Orves, terre-plein central (en face de l’église de la Trinité)
Horaires d’ouvertures : du mardi au samedi de 12h à 20h.