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Andy et Nikki, lui, Anglais, elle, Écossaise, couple voyageur, a posé pied à Paris aux premières heures du confinement. Désormais installés dans le 9ème arrondissement, ils se confient sur leur nouvelle vie parisienne.

Nos deux inséparables se sont rencontrés il y a une trentaine d’années pendant leurs études d’art à Londres. Après bien des pays et des adresses (Londres, Édimbourg, New York, Melbourne), ils emménagent rue Condorcet et adoptent Camille, un affectueux bouledogue français.
Les voilà propriétaires d’un appartement bien plus petit que leur maison en Australie mais dans lequel Nikki Toole, photographe, a pu s’aménager un studio avec éclairage pour réaliser ses portraits, tandis qu’Andy Hillman travaille sur des projets de design d’intérieur via Uden Studio, la société qu’ils ont créée ensemble.

Leur installation semée de tracasseries administratives ne fut pas de tout repos, la barrière de la langue accentuant le stress. Barbara leur précieuse gardienne d’immeuble, a souvent assuré la traduction avec les ouvriers au moment des travaux de rénovation de leur appartement. Très reconnaissant, le couple loue l’esprit d’entraide du voisinage sur lequel il peut compter.
Loin de trouver les Parisiens impolis, Nikki apprécie par exemple notre habitude du bonjour à la cantonade en entrant dans la salle d’attente du médecin. Toutes ces petites interactions du quotidien qui font qu’elle se sent reconnue et désormais « at home. »

Quelques adaptations nécessaires

Chez eux, ils ont dû faire quelques concessions avec le bruit des voisins. « Mais nos amis parisiens nous ont conseillés d’être ferme à ce sujet et de ne pas nous laisser envahir par les nuisances sonores extérieures », avance timidement Nikki. Dehors, l’absence de nature, « les grandes régions boisées d’Écosse nous manquent », pèse de temps à autre sur leur moral. Mais trop longtemps à la campagne, ils s’ennuient et retrouvent avec plaisir l’animation de la ville.
L’esprit village du quartier, les devantures anciennes imprégnées d’histoire, ont tôt fait de les charmer. Ils parlent d’une mixité sociale du 9e entre mélange d’adresses bobos et d’autres plus traditionnelles.

Nikki et Andy avec leur chienne Camille au square d'Anvers

Nikki et Andy avec leur chienne Camille en promenade au square d'Anvers, avenue Trudaine.

Passionnés d’architecture, affectionnant les balades nocturnes et la proximité de Montmartre, Andy et Nikki aiment les terrasses animées des cafés de Pigalle permettant de ressentir l’énergie de la ville.
Avouant s’être laissés piéger, les premiers mois de leur installation, par le choix de propositions sucrées de haute volée dans le 9e, ils font désormais attention à leur assiette mais s’autorisent quelques entorses. Pour gâter leurs invités, « on fait comme les Français, on leur propose de venir dîner à la maison », ils filent chez Tranché Boulangerie choisir quelques choux à la vanille. Leur meilleur croissant ? celui de Léonie Bakery, avenue Trudaine.

Ancrer leurs activités à Paris

En parallèle de ses commandes, notamment avec la National Portrait Gallery d’Australie, Nikki avance sur des projets plus personnels. Elle a en tête une série sur les commerçants du quartier, une autre sur la scène drag parisienne.
Appréciant le contact avec la jeune génération, elle aime capturer les interrogations existentielles mêlées de confiance en soi de ses jeunes modèles, si caractéristiques du passage de l’adolescence à l’âge adulte.

Andy cherche à diversifier sa clientèle en s’ouvrant au public parisien. Lorsqu’il n’est pas devant ses logiciels d’architecture 3D, vous le croiserez au détour d’une allée du square d’Anvers, accompagné de sa chienne Camille, atteinte d’une tumeur au cerveau. Il ne s’en sépare jamais et la ménage en la portant régulièrement dans son sac. Leur adresse favorite : Merci Murphy, la boutique d’accessoires pour toutous, rue Victor Massé.

Frédérique Chapuis

Andy avec sa chienne Camille dans son sac, dans le métro parisien

Andy ne quitte jamais sa chienne, fragilisée par une tumeur au cerveau.