Ce mercredi midi, je me suis attablée chez Choukran, la cantine marocaine rue Saint-Georges. Un établissement ouvert en juillet 2023 et qui en quelques mois a trouvé sa clientèle, avec une cuisine entre esprit street food et recettes tradi revisitées.
Avec une communication sur les réseaux aux petits oignons surfant sur la décontraction du chef Abdel Alaoui et les codes du bled, le week-end, c’est toute la province et l’Île-de-France qui débarque pour trouver un peu de soleil dans les assiettes.
Khalid le responsable, qui sert le thé à la menthe plus vite que son ombre, n’en ai pas à sa première affaire. Aux mains de Yemma, il a, avec ses associés, mis le paquet pour développer cette nouvelle adresse ,dans le 9ème, à quelques pas de la place Saint-Georges.
Côté déco, ici, tout est “made in Morroco” : des seaux à hammam reconvertis en luminaire, en passant par les assiettes, les bancs de zelliges, les affiches et photos signées Hassan Hajjaj. Un univers coloré qui nous transporte illico au cœur de la Médina.
Dans l’assiette, une cuisine familiale revisitée. L’hiver, exit la courgette, le couscous se garnit de potiron, légume de saison. Le msemen, la crêpe au miel servie au petit déjeuner, se retrouve, plus fine, au format wrap. Autre twist, le “bledwich”, à base de brioche parfumée à la fleur d’oranger.
Traditionnellement ronde, celle-ci est proposée ici au format hot dog, et farcie de boeuf cuisiné façon tanjia, un mets typique de Marrakech.
À la section dessert, on remarque un costaud “Tiramisouk”. Le dessert italien se part d’accents berbères avec une préparation à base d’argan, d’amandes, et fleur d’oranger.
Deux formules déjeuner sur place ou à emporter
Je me décide pour une formule servie rapidement, avec un sandwich et sa garniture au choix. J’opte pour des keftas de boeuf enrobées de crudités et d’une sauce aux herbes fraîches. Un sans-faute. La galette se révèle archi croustillante et très digeste. Elle se mélange avec subtilité au fondant de l’intérieur.
Pour étancher la soif, une Jasminade, un thé froid au jasmin associé à de la fleur d’oranger, un peu de menthe et de citron, passe très bien.
Entre deux bouchés, je lorgne sur le couscous végétarien à la table voisine. Interrogée, ma commensale américaine me gratifie d’un pouce levé.
Les agapes prennent fin avec une corne de gazelle à la pistache proposée dans la formule. On aurait aimé un dessert plus léger. Mieux vaut donc le réserver à l’heure du goûter.
Généreux. Une fine galette de blé croustillante, farcie de keftas, crudités et sauce maison.
Bancs agrémentés de coussins et petits tabourets de paille, le temps d'un bon couscous.
Khalid gère le restaurant. Originaire de Marrakech, il en importe l'atmosphère.
En fond de salle, un endroit où se retrouver en groupe.
L’ensemble est copieux, frais, de bonne tenue, servi avec gentillesse au milieu d’habitués.
L’addition ? 15€50. Un très bon rapport qualité/prix.
Y retournerai-je ? Oui pour tester le couscous et les entrées peut-être la finger pastilla, en cas de grosse fringale.
📖 Abdel Alaoui signe le livre « Choukran, la cuisine marocaine d’aujourd’hui » chez Marabout (272 p. 25€).
Généreux, il a servi plusieurs semaines des couscous solidaires suite au séisme qui a frappé le centre du Maroc en septembre 2023. Les fonds récoltés étaient reversés au collectif La bulle d’espoir, pour venir en aide aux populations sinistrées des villages du Haut Atlas.
Frédérique Chapuis
Une magnifique vitrine décorée de carrelage émaillé, le Bejmat, un produit traditionnel du Maroc, à base d'argile.
Choukran, 29 rue Saint-Georges, Paris 9.
Du lundi au vendredi : de 12h à 15h et de 19h30 à 22h30.
Samedi : de 12h à 23h. Dimanche : de 12h à 16h et 19h à 22h30.
